encore une de la dh (journal belge)
Clovis Cornillac prend de la hauteur (09/11/2005)
Le futur Astérix est un chevalier du cielENVOYÉ SPÉCIAL EN FRANCE PATRICK LAURENT
MARTIGUES Retenez bien son nom. En 2007, l'année de ses 40 ans, Clovis Cornillac sera la nouvelle star du cinéma français. Détenteur d'un César, il supplantera Christian Clavier pour apparaître sur tous les écrans de France et de Belgique en petit Gaulois râleur, grande vedette et rôle principal d' Astérix aux Jeux Olympiques. Mais avant de s'envoler (peut-être) vers les sommets du box-office hexagonal, et alors qu'il a refusé Ma vie en l'air, il prend de l'altitude dans Les chevaliers du ciel en incarnant un as de l'aviation branché belles carrosseries.
«Pourquoi on a tant envie de s'envoyer en l'air pour l'instant au cinéma? Top gun avait placé la barre tellement haut que plus personne n'a osé aborder le sujet. Maintenant, les complexes ont disparu. Personnellement, ma référence en la matière, c'est L'étoffe des héros. Un vrai chef-d'oeuvre. Alors que Top Gun, ce n'était pas du tout mon truc. A sa sortie, je l'avais même trouvé franchement mauvais.»
Pourquoi avoir accepté de jouer dans Les chevaliers du ciel, alors?«Rien ne m'a séduit dans le projet! (rire ). Je n'étais même pas fan de la série, vue gamin. Je préférais Jacques Santi. Le personnage gaffeur de Christian Marin, je n'y croyais pas. C'est d'ailleurs pour ça que Vallois ne lui ressemble pas du tout: c'est une grande gueule, un dragueur, il accumule tous les clichés des buddy movies, mais c'est un vrai pilote, pas un gaffeur.»
Cela n'explique toujours pas pourquoi vous avez voulu le jouer...«Ce milieu secret, hermétique, m'est totalement inconn u. Les valeurs militaires sont très éloignées des miennes. Pour un acteur, la curiosité constitue un puissant moteur. Exactement comme lorsqu'on interdit à un enfant de mettre le doigt dans la prise: il n'y a rien de plus tentant... Et je n'ai pas été déçu. Les personnages que j'incarne ne me ressemblent jamais. Mais j'essaie toujours de trouver des points communs avec eux, en explorant leurs bons côtés si ce sont de sales types, ou inversement. Je ne suis pas du tout insouciant comme Vallois. Idem pour son rapport aux femmes: je suis à un million de kilomètres de ça. Mais c'est moi qui l'ai amené sur ce terrain-là: il fallait le tirer vers quelque chose de politiquement moins joli. J'ai un problème avec les avions de guerre, mais j'ai voulu avant tout comprendre ce qui motivait les pilotes. C'est clair: ces gars-là sont dopés à la vitesse. Ils n'attendent qu'une chose: décoller. Gérard Pirès le montre bien dans le film: c'est là-haut que ça se passe.»
Vous avez piloté un avion?
«Juste le vieux coucou. Gérard y tenait beaucoup. Dans les jets, par contre, c'était totalement exclu. Les pilotes nous ont emmenés une fois là-haut, pour qu'on sache ce que c'est d' encaisser des G. Cela fait mal! Ça remue, c'est très puissant. Pendant une heure, c'était vraiment de la chasse. Quand c'était plus calme, ils nous ont laissé piloter quelques minutes. Ce n'était pas trop dur. La difficulté, c'est de décoller, atterrir et surtout effectuer des missions à une vitesse folle, en ayant l'oeil à tout.»
En comparaison, pour vous, grâce aux effets spéciaux, c'étaient presque des vacances...«Je n'irai s pas jusque-là. Gérard avait détesté Top gun parce que rien ne bouge pendant les acrobaties aériennes, ni les cheveux ni les lanières, par exemple. Il a donc fait reconstruire un cockpit articulé, à cinq-six mètres de hauteur. Quand l'avion est censé effectuer un tonneau, l'effet était reproduit dans notre cockpit! On ne prenait pas les G, mais au bout de deux heures de ce régime, croyez-moi, on en avait marre!»
Vous avez tourné six films cette année: vous voulez concurrencer Gérard Depardieu?« C'est un mélange de chance, de conjonctions, du fait de correspondre soudain à son époque, d'être désiré. J'ai énormément de chance, mais je ne suis pas un fumiste. On peut ne pas m'aimer (jouer, c'est un acte subjectif), mais je ne suis pas un voleur: mon travail, je le fais à fond.»
Propos recueillis par P. L.
La Dernière Heure 2005
et encore une....
Bien vieillir, la belle affaire... (26/04/2006)
Clovis Cornillac, mobilard avant d'être AstérixPARIS Des fois, «c'est le syndrome du répondeur», il est tellement gêné de s'entendre et de se voir qu'assister à une projection est une souffrance. «Mais pas là», dit fièrement Clovis Cornillac, en reprenant une portion de gâteau. «Si vous saviez le sport que je fais, je peux me permettre », ajoute-t-il devant le regard envieux de quelques-unes. Acteur bankable depuis la vague Brice de Nice, il enchaîne les tournages avec la même gourmandise. Et il ne dirait pas non à un petit rab de Brigades du tigre. «Si le film marche, pourquoi pas? Pourquoi arrêter des personnages dont tu sens qu'ils ont encore des choses à vivre?»
Aujourd'hui, on monte des films sur votre nom. Là, vous vous dites que vous êtes passé à un autre stade?«Oui, mais tout est réactualisé en permanence. Ce qui est vrai aujour- d'hui ne le sera plus demain. En ayant ce statut-là, j'ai le choix et c'est le luxe absolu. Je peux passer d'un univers à l'autre. J'aimerais vraiment vieillir en faisant ça.»
Parce que vous avez vu des gens qui ont bien vieilli dans ce métier?«Ouais. J'ai eu de beaux modèles. Regardez Auteuil: ça fait des années qu'il est là, mais on est toujours contents de le voir. On peut critiquer Gérard Depardieu pour mille et une raisons, mais, en attendant, il en a fait des films, et des différents. Des mecs comme Trintignant, Piccoli, c'est plutôt joli. Ils ont traversé nos vies, on a grandi avec eux.»
Vous avez conscience du changement qui s'est opéré?«On me le fait sentir... C'est le regard des autres qui fait que vous changez. C'est dans les avant-premières, lorsque vous voyez les gens que vous réalisez, parce que c'est eux, la vérité. Si on décidait de nos carrières, ça se saurait.»
Vous avez le choix des rôles quand même...«Moi, au départ, on m'offrait un rôle, je le faisais, sans discuter. Quand il n'y a pas le choix, il faut aller là où on a envie de vous. Moi, je dois jouer! Il est de bon ton de faire croire que les acteurs ont décidé de faire ceci ou cela. Je décide depuis deux ans, pendant 21 ans je n'ai rien décidé du tout, sauf au théâtre parce que j'avais une place dans un théâtre subventionné. Mais au cinéma ou à la télé, rien. Quand vous avez envie de travailler, vous trouvez toujours un bon côté à ce qu'on vous propose.»
Est-ce qu'un jour, vous avez cessé de faire des concessions et décidé que votre tour était venu pour les rôles principaux?«Ben oui, mais on ne peut pas le dire, ça. Il faut le suggérer. Tout à coup, dans votre jeu, quelqu'un se rend compte que vous pourrez peut-être avoir le rôle glamour. Si c'est vous qui le dites, on vous répond Tais-toi, t'es juste vilain, reste dans ton coin . Tout le monde aimerait avoir la palette la plus large. Mais ce sont les autres qui décident de vous accorder votre chance ou pas.»
C'est un changement qui s'est fait tout d'un coup, il y a un film qui a été le révélateur?«Je pense que c'est une accumulation de choses. Le fait de participer à des films qui marchent. Malabar princesse, par exemple. C'était mon premier succès. Puis, il y a eu Un long dimanche de fiançailles... Tout à coup, le milieu s'est dit On aime bien ce bonhomme. Et puis, il y a eu le carton de Brice de Nice. Après Au suivant, ce sont les femmes qui se sont mises à se dire Tiens, voilà un mec que je pourrais aimer.»
Vous êtes regardé différemment par les femmes, aujourd'hui?«Ah! oui. Se dire C'est possible , alors que c'était un truc inimaginable. Jouer un héros sans que ça gêne les femmes: incroyable.»
ENVOYÉE SPÉCIALE EN FRANCE ISABELLE MONNART
La Dernière Heure 2006
je continue à chercher
y en aura surement d'autres
bisous.